Le centre Pompidou propose du 8 septembre au 6 décembre 2021 une exposition évènement sur Paris, la toute première rétrospective sur Georgia O’Keeffe en France.
Georgia O’Keeffe, la naissance d’une figure majeure et pionnière de l’art moderne nord-américain
Georgia O’Keeffe, artiste moderne reconnue aux Etats-Unis où un musée lui est dédié, n’avait pas encore été célébrée en France, le Centre Pompidou remédie à cet oubli via une exposition historique retraçant le parcours d’une artiste résolument moderne plus de 30 ans après sa mort.
Passionnée par l’art depuis sa plus tendre enfance, Georgia O’Keeffe (1887-1986) est considérée aujourd’hui comme l’une des grandes figures de l’art nord-américain du XXe siècle. Ses études d’art à l’Art Students League de New York conduisent ses pas vers la galerie 291. Créée en 1905 par le photographe Alfred Stieglitz, le futur mari de l’artiste, cette galerie était un lieu privilégié d’exposition pour les avant-gardes européennes. Rodin, Matisse, Cézanne, Picasso ou encore Picabia furent exposés en ces lieux entre 1908 et 1913.
Fascinée par la modernité et par les recherches sur l’abstraction, c’est dans la revue dédiée à la galerie, appelée Camera Work, qu’elle découvre un extrait du livre Du spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier écrit par Vassily Kandinsky. A l’époque, elle désire plus que tout exposer au sein de cette galerie 291. De ce fait, elle envoya en 1916 quelques-uns de ses dessins au fusain à son amie et artiste Anita Pollitzer pour qu’elle les transmette à Stieglitz. Le photographe est conquis. Il n’aura de cesse d’exposer l’oeuvre de Georgia O’Keefe au sein de sa galerie jusque sa mort en 1946.
„I’ve been absolutely terrified every moment of my life and I’ve never let it keep me from doing a single thing that I wanted to do.“
Georgia O’Keeffe
1887-1986
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Des sujets de prédilection : le monde végétal, le cosmos et le Nouveau-Mexique
Artiste moderne, Georgia O’Keeffe est influencée par les innovations artistiques de son temps et pas seulement en peinture. Ainsi, l’usage du « blow up« , ou agrandissement en photographie se répand notamment via une nouvelle génération de photographes tels que Paul Strand. En effet, cette technique propose de nouveaux cadrages auxquels elle est sensible. De ce fait, Georgia O’Keeffe opère un changement esthétique via des plans très rapprochés qui lui permet d’apposer sa signature dans les fleurs qu’elle peint de manière réaliste depuis 1919.
„Il est rare que l’on prenne le temps de regarder une fleur. J’ai peint ce que chaque fleur représente pour moi et je l’ai peinte suffisamment grande pour que les autres la voient telle que je la vois.“
Georgia O’Keeffe
1887-1986
La fascination pour le désert, une fin de vie au Nouveau Mexique à Santa Fe
En parallèle, O’Keeffe est fascinée par la vie dans son entièreté. Mais c’est la notion de cycles qui l’intéresse en particulier. Ainsi de nombreuses occurences apparaissent : paysages, fleurs, végétaux, ossements, coquillages mais aussi gratte-ciels new-yorkais. Par ailleurs, Georgia est fascinée par le désert. En effet, lors de ses séjours au Nouveau-Mexique, terre où elle trouva un refuge et mourut à l’âge de 98 ans dans son Ghost Ranch, tout la fascine. Le pays, les traditions, les couleurs, les collines, elle en peint les reliefs et y ajoute des détails anatomiques.
Une vue aérienne : la découverte de nouveaux points de vue
Enfin, étant amenée à voyager à de nombreuses reprises, elle découvre les paysages vus des hauteurs, les lits de rivière, les nuages, les couleurs changeantes. Des sujets inédits qui rappellent son attrait pour la représentation du cosmos dans son entier font irruption dans son oeuvre. En effet, après l’influence de la photographie et ses gros plans, elle prend de la hauteur et s’élève. Entre abstraction et figuration, l’oeuvre de Georgia O’Keeffe se révèle être d’une incroyable richesse esthétique et spirituelle inscrite. Elle s’inscrit dans la modernité foisonnante de la première moitié du XXe siècle.
L’exposition du centre Pompidou sur Georgia O’Keeffe : une vaste rétrospective
Pour cette première exposition évènement en France sur Georgia O’Keeffe, le centre Pompidou propose au visiteur un grand nombre d’oeuvres dans une vaste galerie. Les tableaux accrochés au murs sont regroupés par période chronologique et thématique. De sorte que cette mise en scène offre un panel très hétéroclyte d’ambiances. Toutefois, le visiteur est libre d’arpenter l’exposition à sa guise vu qu’aucun sens de circulation n’est réellement proposé. Ceci permet de déambuler au travers des différents rythmes de vie de l’artiste sans interruption. Par contre, l‘exposition étant une première nationale, il est recommandé de réserver mais aussi de vous munir de patience. Bien que les locaux soient vastes, cette rétrospective attire de très nombreux visiteurs. Comme pour les autres grandes expositions de cette rentrée 2021 (Botticelli et Vivian Maier entre autres), le public est au rendez-vous.
Enfin, vous pourrez vous procurer différents supports de l’exposition à la fin de votre visite :
– L’album de l’exposition par le Centre Pompidou, 9.50€
– Les hors-séries de Connaissance des Arts et Beaux Arts Magazine consacrés à l’artiste, 12€
– Le catalogue de l’exposition à 42€
Pour découvrir un peu plus l’artiste via Arte avant de vous rendre à l’exposition :
NB : toutes les photographies présentes dans cet article, sont la propriété de Solskin Art. Merci de ne pas les utiliser sans autorisation.