L’exposition “Fuji, pays de neige” est présentée à Paris, au musée national des arts asiatiques – Guimet (MNAAG) du 15 juillet au 12 octobre 2020. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les amoureux d’estampes, de paysages japonais et du maître Hokusai. Prenez le temps de contempler chaque oeuvre, de petite taille, la poésie qui s’en dégage mérite toute votre attention !
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Le mont Fuji, rêve de neige
L’archipel du Japon est un territoire qui reçoit de fortes chutes de neige chaque année. Le terme de “pays de neige” est quant à lui emprunté à l’écrivain Yazunari Kawabata (1899-1972), prix Nobel de littérature en 1968. La neige, “yuki” en japonais, y prend les traits d’une métaphore de la pureté et de la fugacité du sentiment.
Quant au mont Fuji, sujet principal de l’exposition, son importance est telle dans la culture japonaise qu’il est divinisé. Montagne sacrée depuis au moins le 7ème siècle, le mont Fuji est inscrit en 2013 au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce kami aux neiges éternelles occupe une place majeure dans l’art japonais en général et dans l’estampe en particulier. Et pour cause, culminant à 3776 mètres nombreux sont ceux qui peuvent l’apercevoir.
C’est donc naturellement qu’il devient un sujet récurrent de nombreuses estampes, tant pour sa position géographique que pour sa signification symbolique..
La richesse des estampes japonaises
Lors de votre visite vous apprendrez de nombreuses choses certes, mais celle qui m’a particulièrement intéressée concerne le mode de fabrication de l’estampe. Quels sont les divers intermédiaires, participants et étapes nécessaires à la réalisation de l’oeuvre finale ? Le musée Guimet au cours de son exposition Fuji, pays de neige, nous éclaire au travers d’un texte et d’une vidéo en fin de parcours.
Pour faire simple, l’artiste n’agit pas seul. Il est nécessaire qu’un éditeur le finance et diffuse son oeuvre. Le troisième et dernier protagoniste est le graveur. Pourquoi un graveur ? Tout simplement parce qu’une estampe est réalisée en “négatif“. D’abord le dessinateur peint le motif à l’encre de Chine sur un papier fin quasi transparent. Puis le graveur retourne le dessin et grave sur une planche en bois les contours de la figure. Ces traits en reliefs sont ensuite enduits de couleurs selon le rendu final souhaité. Une feuille est posée par dessus et brossée pour faire apparaitre le motif.
L’exposition Fuji du musée Guimet
Des sujets entre réalité quotidienne et dimension initiatique, l’imaginaire japonais est fécond et chargé de symboles. Naturellement les représentations même les plus triviales prennent des tours poétiques. Un rendu subtil qui tient en partie à la technique moderne formelle employée par les artistes. Notamment celle qui consiste à créer des variations de blancs. La subtilité tient à mettre des morceaux en “réserve”. Plusieurs grands peintres l’utilisent, s’inspirant génération après génération. Citons pour exemple, Hiroshige (1797-1858), Kobayashi Kiyochika (1847-1915) et Kawase Hasui (1883-1957).
De nombreux artistes habillent les murs de cette exposition aux ambiances colorées variées. Des points sur l’histoire du Japon permettent également de mieux cerner le contexte de fabrication de ces oeuvres. À savoir que durant la période Edo (1603-1868), le Japon vivait refermé sur lui-même : aucun étranger n’était admis et aucun Japonais ne pouvait sortir du territoire. Les oeuvres présentées courent jusque l’ère Showa (1926-1989).
Hokusai et sa vague, sans doute l’artiste et l’image les plus célèbres de l’art japonais. Il est curieux d’ailleurs d’apprendre que sa reconnaissance est d’abord venue de l’occident. Le petit frère de Van Gogh lui donne ses impressions au sujet de sa célèbre vague disant qu’elle “semble avoir des crocs et être prête à attaquer“. Le mont Fuji a clairement un rôle de protecteur dans cette oeuvre, son calme serein s’oppose au mouvement dangereux de la vague.
Au cours de l’exposition Guimet, Fuji, pays de neige, vous pourrez contempler plusieurs estampes réalisées par l’artiste dans le cadre de sa série des “Trente-six vues du mont Fuji” mais aussi de nombreuses autres oeuvres à la sensibilité toute nippone.
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Un aperçu…
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