Jusqu’au 10 janvier 2021, vous pourrez contempler les clichés de Sarah Moon au Musée d’Art Moderne de Paris au travers d’une exposition intitulée “PasséPrésent”. Toute en douceur et en délicatesse, c’est une véritable balade des sens, un moment d’éternité qui laisse libre cours à l’imagination, la rêverie et à la contemplation. Plus que de simples photographies, vous découvrirez de véritables tableaux hors du temps et de l’espace.
De mannequin à photographe
En premier lieu, Sarah Moon débute sa carrière en tant que mannequin dans les années 60 et pratique la photographie à côté en autodidacte. Elle publie ses premières photographies de mode dans L’Express en 1967. Puis ses clichés attirent l’attention et connaissent un succès international, en particulier grâce à ceux réalisés pour une campagne publicitaire de la marque Cacharel en 1968. Enfin, entre 1970 et 1980 c’est dans plusieurs autres magazines que l’artiste aura la chance de paraître tels que Vogue, Marie-Claire ou Nova.
En plus des photographies, Sarah Moon réalisa aussi des films autour desquels l’exposition “PasséPrésent” s’articule. Mississipi One est le premier qu’elle réalisa en 1990. Puis en suivirent bien d’autres : “Circuss” (2002), “L’Effraie” (2004), “Le Fil Rouge” (2005), “Le Petit Chaperon noir” (2010), etc.
Une reconnaissance internationale
Depuis 2003, Sarah Moon est régulièrement exposée en Europe. Sa monographie 12345 parue aux éditions Delpire est un ouvrage rétrospectif sur l’ensemble de sa production. L’exposition avait alors eu lieu au Royal College of Arts de Londres pour être ensuite exposée à la Fotografiska de Stockolm.
Entre 2013 et 2018, c’est pas moins de 6 autres expositions sur ses photographies qui eurent lieu, explorant ainsi toute la créativité de l’artiste. En 2013 c’est le Museum national d’Histoire naturelle de Paris qui accueille son exposition Alchimies. Puis deux évènements en 2016 à la House of Photography au Deichtorhallen d’Hambourg. L’exposition personnelle en 2017 au Multimedia Art Museum de Moscou intitulée From a season to Another est poursuivie en 2018 à la Fondation Armani/Silos de Milan. Toujours à Milan, Time at Work, autre exposition personnelle prend place à la galerie Carla Sozzani la même année.
Quelques mots de l’artiste
Quelques citations de Sarah Moon résument assez bien la sensation qui se dégage de cette exposition “PasséPrésent”.
Le noir et le blanc est la couleur de l’inconscient, de la mémoire. Il s’agit d’ombre et de lumière. C’est de la fiction. C’est ce qui est le plus proche de moi, c’est là que je me retrouve.
Magali Jauffret “Entretien avec Sarah Moon”, cat. exp. Sarah Moon: Now and Then [Ausstellung: Hamburg, Deightorhallen Hamburg, du 27 novembre 2015 au 21 février 2016], Hambourg, Kehrer Verlag, 2016, p. 86 – traduction du MAM.
L’ombre, on peut la voir, mais on ne peut pas l’atteindre. C’est de l’infini à notre portée. C’est comme l’horizon.”
Entretien avec Dominique Eddé, catalogue de l’exposition au musée d’art moderne.
Toutes les photographies sont le témoin, si ce n’est le souvenir d’un moment qui autrement serait perdu pour toujours. D’où ce sentiment de perte ; d’où l’association avec la mort… Je crois aussi que photographier c’est dramatiser un fragment de seconde. Il y a la preuve et la disparition dans la photographie.
“Entretien avec Ilona Suschitzky”, Sarah Moon, 12345, n°4, Paris, éditions Delpire, 2008, p. 388.
Pour finir sur l’exposition de Sarah Moon “PasséPrésent” au MAM Paris
C’est une exposition que je vous conseille si vous aimez la photographie ou simplement la poésie des images. J’ai été surprise à plusieurs moment de voir comme les émotions pouvaient surgir au travers de certaines images. Des instants capturés qui laissent songeur et qui expriment tellement plus. Des scènes prises au hasard, des flous qui frisent l’abstraction, de l’énigmatique et des illusions d’optique, tout un univers poétique qui enchante et nous reconnecte avec notre humanité.
Pour vous donner un autre aperçu des images présentées
Également le catalogue d’exposition est un véritable régal pour tous ceux qui auront aimé l’exposition, je vous le recommande également (39,90€ sur place). Et si vous en redemandez, d’autres expositions sont à visiter sur place, notamment celle sur Victor Brauner, qui vaut plus que le détour !