Vous avez la chance de passer vos vacances d’été sur la magnifique île de Porquerolles ? Entre la plage d’Argent et Notre-Dame, faites donc un saut à la Villa Carmignac pour découvrir sa magnifique exposition photo. Visible jusqu’au 1er novembre, les clichés présentés vous plongeront dans un autre monde, pas le plus reluisant entendons-nous bien, mais une facette belle et bien réelle. Pour ma part, j’ai été secouée de nombreuses fois par les récits et la violence de certaines images mais aussi par leur beauté. Des photographes de métier qui témoignent de situations bien éloignées de notre culture occidentale. De sorte que cette exposition photo de la Villa Carmignac donne une voix à une réalité souvent tue, la rendant palpable et concrète.
Exposition du 4 juillet au 1er novembre 2020
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Zoom sur le prix Carmignac et le métier de photojournaliste
Le Prix Carmignac du Photojournalisme est créé en 2009, il permet au lauréat de bénéficier d’une bourse pour ses travaux. Grâce à cette aide d’une hauteur de 50 000€, le photoreporter peut mener à bien son projet durant six mois avec le soutien de la fondation. Lorsque son reportage est terminé, il bénéficie à son retour d’une exposition et de l’édition d’un livre photographique.
C’est pour s’opposer à l’avalanche d’images que nous recevons tous les jours via les divers médias d’information et pour soutenir un métier incroyable et parfois dangereux que ce prix est apparu. En effet, Reporters sans frontières rapporte le décès de 49 journalistes dans le monde en 2019 (sans omettre les 389 emprisonnés) – source : Bilan 2019 de RSF.
Ainsi, ce prix valorise aussi le travail de professionnels proposant un aperçu honnête du monde, parfois à leurs dépends. Ces derniers nous offrent une vision globale et humaine des évènements ainsi que leur “empreinte”.
Le photojournalisme saisit non seulement l’actualité mais il s’en décolle pour capter sa signification impalpable. Il ne montre pas l’évènement mais son empreinte dans l’air, les paysages ou les corps. Cette photographie décrit et écrit, elle est image et symbole.
Édouard et Charles Carmignac
10 ans de photojournalisme : parcours de l’exposition à la Villa Carmignac
L’exposition adopte un parcours thématique et comptabilise plus de 170 photographies accrochées. Un parcours riche situé dans des locaux vastes et très agréables. Vous y retrouverez les travaux des 10 derniers lauréats du prix Carmignac. Votre visite se fait pieds nus, vous pourrez fouler au sol un magnifique grès importé d’Inde. Une fantaisie et volonté d’Édouard Carmignac qui m’a étonnée au début mais qui finalement offre une expérience sensorielle intéressante.
Pour en savoir plus sur l’histoire de la villa Carmignac n’hésitez pas à consulter cet article.
Voici une liste des différents thèmes présentés et les photojournalistes ayant travaillé sur le sujet (© Villa Carmignac). À noter que les liens mènent à un aperçu de leur travail de manière individuelle, n’hésitez donc pas à cliquer dessus !
- États de guerre. Lashkars (Pachtounistan) de Massimo Berruti et Gaza : the Book of destruction de Kai Wiedenhöfer.
- Esclavages modernes. Le piège : Esclavage et Traite des Femmes au Népal de Lizzie Sadin et Libye : plaque tournante du trafic humain de Narciso Contreras.
- Nouveaux Far West. Guyane : Colonie de Christophe Gin, Arctique : Nouvelle Frontière de Yuri Kozyrev et Kadir van Lohuizen, Amazônia de Tommaso Protti.
- Oppressions et liberté d’expression. Spasibo de Davide Monteleone (Tchétchénie), Zimbabwe : Le nom de vos plaies sera silence de Robin Hammond, Pages blanches d’un album de famille iranien, de Newsha Tavakolian
Pour finir…
Je terminerai avec une vidéo sur Lizzie Sadin, “Le piège : Esclavage et Traite des Femmes au Népal“. Auteure d’une série de photographies et de témoignages poignants où l’on ressent sa bienveillance et son humanité.
Vous aimez la photographie ? N’hésitez pas à consulter cet autre article !